Amadeo de Souza-Cardoso
Fils d’un riche propriétaire terrien de Manhufe, Amadeo de Souza-Cardoso (1887-1918) tarde à trouver sa voie. Sous la pression familiale, il intègre la faculté de droit de Coimbra qu’il abandonne aussitôt pour s’essayer à l’architecture au sein de l’académie de Lisbonne. Le jour de ses 19 ans, il part pour Paris où il compte terminer ses études d’architecture. La Ville Lumière en décidera autrement.
La capitale française connaît alors une extraordinaire période de rayonnement culturel. « C’était là où était le XXe siècle, c’était là où il fallait être » disait Gertrude Stein. La Ville Lumière devient l’épicentre d’un nouvel élan artistique. Pour Chagall, « le soleil de l’art brille à Paris ». La ville attire une faune d’artistes cosmopolites qui par leur avant-gardisme donnent vie à l’art moderne.
Fasciné par cette énergie, Amadeo délaisse peu à peu l’architecture. Le 6 janvier 1907, lors d’un diner donné dans un restaurant du quartier latin, il caricature les convives au dos du menu. Une semaine plus tard, le dessin est publié dans les pages du quotidien portugais O Primero de Janeiro.
Amadeo de Sousa Cardoso abandonne l’architecture pour se consacrer à la peinture.
Sa notoriété ne se fait pas attendre. Dès 1907, Manuel Laranjeira, le célèbre auteur portugais, se prend de passion pour le travail de ce « véritable artiste, dans tous les sens du terme ».
L’année suivante Souza-Cardoso s’installe Cité Falguière où il reçoit ses amis. En 1970, Domingos Rebelo se souvient dans les colonnes de la revue The Age que « […] L’atelier d’Amadeo de Souza-Cardoso, loué grâce aux largesses paternelles […] était devenu un lieu de rencontre. Nous y allions tous les soirs, Manuel Bentes, l’architecte Ferraz, Collin, Emmerico Nunes et moi. […] »
En 1908, Amadeo prépare les beaux-arts et se présente à l’Académie Viti dirigée par Camarasa, le peintre catalan proche de Modigliani. Étonnamment, les portes de ces prestigieuses écoles restent closes. Blessé, le jeune homme part quelques temps au Portugal pour se ressourcer. Il y rencontre Lucie Pecetto, sa future femme.
En 1910, il expose ses travaux au Salon des indépendants. C’est là qu’il rencontre Modigliani, Delaunay, Gris, Constantin et Brancusi. L’année suivante, il participe à l’Armory Show à New York, où il présente huit œuvres. Arthur Eddy, le très réputé critique d’art, le repère et achète trois de ses tableaux. C’est la consécration.
Les expositions se suivent et les amitiés se nouent. À Berlin, il rencontre Otto Freundlich. À Barcelone, il se lie d’amitié avec Gaudí. Mais déjà les bruits de bottes retentissent dans toute l’Europe. Souza-Cardoso passe son mois de juillet à Madrid quand la Première Guerre mondiale éclate. Il rentre au Portugal où il expérimente de nouvelles formes d’expression et peint si frénétiquement qu’il accroche pas moins de 114 tableaux lors de l’exposition « Abstraccionismo » créée à Porto puis à Lisbonne en 1916. Malheureusement l’expressionisme ne semble pas au du goût de ses compatriotes, l’exposition fait scandale.
Mais plutôt que de désarmer, Souza-Cardoso va encore plus loin. Il adopte le cubisme et passe les derniers instants de sa vie à expérimenter de nouvelles formes et de nouvelles techniques, comme des collages et d’autres formes d’expression plastique.
Le 25 octobre 1918, Amadeo de Souza-Cardoso meurt à Espinho, victime de l’épidémie pneumonique qui ravage l’Europe.
Il meurt au moment où l’art moderne écrit une des pages les plus importantes de son histoire. Une histoire qui s’écrira sans se rappeler l’extraordinaire héritage laissé par l’artiste portugais. Cet oubli est maintenant réparé.
Amadeo de Souza-Cardoso
Fils d’un riche propriétaire terrien de Manhufe, Amadeo de Souza-Cardoso (1887-1918) tarde à trouver sa voie. Sous la pression familiale, il intègre la faculté de droit de Coimbra qu’il abandonne aussitôt pour s’essayer à l’architecture au sein de l’académie de Lisbonne. Le jour de ses 19 ans, il part pour Paris où il compte terminer ses études d’architecture. La Ville Lumière en décidera autrement.
La capitale française connaît alors une extraordinaire période de rayonnement culturel. « C’était là où était le XXe siècle, c’était là où il fallait être » disait Gertrude Stein. La Ville Lumière devient l’épicentre d’un nouvel élan artistique. Pour Chagall, « le soleil de l’art brille à Paris ». La ville attire une faune d’artistes cosmopolites qui par leur avant-gardisme donnent vie à l’art moderne.
Fasciné par cette énergie, Amadeo délaisse peu à peu l’architecture. Le 6 janvier 1907, lors d’un diner donné dans un restaurant du quartier latin, il caricature les convives au dos du menu. Une semaine plus tard, le dessin est publié dans les pages du quotidien portugais O Primero de Janeiro.
Amadeo de Sousa Cardoso abandonne l’architecture pour se consacrer à la peinture.
Sa notoriété ne se fait pas attendre. Dès 1907, Manuel Laranjeira, le célèbre auteur portugais, se prend de passion pour le travail de ce « véritable artiste, dans tous les sens du terme ».
L’année suivante Souza-Cardoso s’installe Cité Falguière où il reçoit ses amis. En 1970, Domingos Rebelo se souvient dans les colonnes de la revue The Age que « […] L’atelier d’Amadeo de Souza-Cardoso, loué grâce aux largesses paternelles […] était devenu un lieu de rencontre. Nous y allions tous les soirs, Manuel Bentes, l’architecte Ferraz, Collin, Emmerico Nunes et moi. […] »
En 1908, Amadeo prépare les beaux-arts et se présente à l’Académie Viti dirigée par Camarasa, le peintre catalan proche de Modigliani. Étonnamment, les portes de ces prestigieuses écoles restent closes. Blessé, le jeune homme part quelques temps au Portugal pour se ressourcer. Il y rencontre Lucie Pecetto, sa future femme.
En 1910, il expose ses travaux au Salon des indépendants. C’est là qu’il rencontre Modigliani, Delaunay, Gris, Constantin et Brancusi. L’année suivante, il participe à l’Armory Show à New York, où il présente huit œuvres. Arthur Eddy, le très réputé critique d’art, le repère et achète trois de ses tableaux. C’est la consécration.
Les expositions se suivent et les amitiés se nouent. À Berlin, il rencontre Otto Freundlich. À Barcelone, il se lie d’amitié avec Gaudí. Mais déjà les bruits de bottes retentissent dans toute l’Europe. Souza-Cardoso passe son mois de juillet à Madrid quand la Première Guerre mondiale éclate. Il rentre au Portugal où il expérimente de nouvelles formes d’expression et peint si frénétiquement qu’il accroche pas moins de 114 tableaux lors de l’exposition « Abstraccionismo » créée à Porto puis à Lisbonne en 1916. Malheureusement l’expressionisme ne semble pas au du goût de ses compatriotes, l’exposition fait scandale.
Mais plutôt que de désarmer, Souza-Cardoso va encore plus loin. Il adopte le cubisme et passe les derniers instants de sa vie à expérimenter de nouvelles formes et de nouvelles techniques, comme des collages et d’autres formes d’expression plastique.
Le 25 octobre 1918, Amadeo de Souza-Cardoso meurt à Espinho, victime de l’épidémie pneumonique qui ravage l’Europe.
Il meurt au moment où l’art moderne écrit une des pages les plus importantes de son histoire. Une histoire qui s’écrira sans se rappeler l’extraordinaire héritage laissé par l’artiste portugais. Cet oubli est maintenant réparé.